vendredi 30 mai 2008

Une affaire de filles

Le sauvetage des animaux au Québec, c’est une affaire de filles. Les gars font de l’argent sur le dos des animaux, les exploitent et les abandonnent. Les filles les ramassent, en prennent soin, dépensent pour leur bien-être et les accompagnent jusqu’à la fin.

Vous pensez que c’est la solution idéale ? Que çà résoud tous les problèmes ? Les gars vont penser çà. Et on va continuer à ramasser derrière eux, les animaux vont continuer à souffrir, les filles vont continuer à placer leur chat parce que le nouveau chum est « allergique » jusqu’au jour où elle va réaliser que c’est le chum le problème et qu’elle s’est débarrassée du chat inutilement. Oui, j’espère qu’elle aura des remords.

Plutôt que de trouver des solutions permanentes, régler des situations et voir à ce qu’ils ne souffrent plus, quanb on leur parle des usines à chiots et de ce qu’il faudrait faire pour les fermer, les petites filles fragiles vont faire dans le « dis-moi le pas, je veux pas le savoir ». News Flash : On n’aidera jamais les animaux de cette façon.

Pour trouver des solutions, il faut savoir où est le problème et s’informer. A date il est dans le manque d’éducation, l’indifférence et le manque de respect envers les animaux. On les traite comme une nuisance si on peut pas les exploiter. On fait des règlements pour s’en débarrasser, peu importe de quelle manière. Les municipalités gèrent le dossier comme n’importe lequel appel d’offres. Et les payeurs de taxes ne disent rien parce qu’ils ne sont pas informés.

J’aurais pensé que les filles qui passent leur fin de semaine sur internet à transférer des fichiers de folies auraient pu penser faire l’éducation de leurs contacts. A date, sur tous les messages que j’ai écrits pour sensibiliser, une seule fille m’a écrit qu’elle avait compris et était heureuse d’être informée.

Puis, il y a toutes ces filles qui attendent de gagner à la loto pour ouvrir leur refuge et sauver des chats et des chiens. Les pôvres! Les chances que çà se réalise sont tellement minces que les animaux continueront de souffrir si on attend après des sous de ces tirages frauduleux.

Impossible de s’unir pour construire un mouvement suffisamment fort au Québec pour changer la situation. Chaque fille a sa petite idée sur « comment faire » et ne veut pas travailler avec les autres. Certaines iront même jusqu’à nuire à celles qui agissent, font quelque chose plutôt que de les aider. Il me semble qu’il y a tellement à faire qu’on pourrait se compléter, chacune ferait son petit bout de chemin.

Catherine a essayé de créer une liste de discussion « Québec Animals » sur Yahoo pensant que l’on pourrait se rejoindre et travailler sur les solutions. Combien sont inscrites ?

Je me suis fait faire le coup par Sylvie la semaine passée. Non seulement elle a pris tous mes contacts pour son usage personnel (je les lui avais donnés de bon cœur car c’était pour les chats) mais son chum a dompé un fichu problème sur mon palier sans se soucier comment j’allais me débrouiller. Durant ce temps-là, tous ce qu’on avait construit pour les chats est à recommencer. Je dois trouver de nouveaux contacts et sources d’approvisionnement. Pourtant, il y avait de la place pour tout le monde.

Et ce n’est pas la première fois que çà m’arrive. Il y a 20 ans, Nicole Chartrand avait fait une crise à The Gazette parce que j’avais obtenu une annonce gratuite pour le placement des animaux et elle n’en avait pas. Résultat : The Gazette ne donne plus d’annonces gratuites. Mais c’est surtout au niveau des donateurs, les filles se les arrachent pour leur petit projet personnel alors que tant pourrait être accompli si elles voyaient l’ensemble de la situation.

J’ai cessé de penser que c’était de ma faute quand j’ai réalisé que le cancer existait dans tout le monde québécois du rescue, surtout du côté francophone. Les filles passent plus de temps à se donner des jambettes qu’à s’aider pour aider les animaux et çà, c’est vicieux. On devrait se préoccuper plus des animaux que des petites guérillas personnelles.

Si l’une est mal prise, plutôt que de l’aider, les autres vont dire « elle a couru après ». Durant ce temps-là, le BB ramasse ses animaux, tout le travail qu’elle a accompli retombe à zéro. Tant d’énergies perdues. Est-ce de la peur ou de la jalousie ? On a le droit d’avoir peur face à la mafia animale mais se permettre d’être jalouse parce que l’autre a une bonne idée qui fonctionne, çà c’est de la méchanceté.

J’avais mis de l’avant l’idée d’utiliser mon Réseau pour Animaux Perdus et Trouvés pour créer un réseau parallèle de refuges et sauver le plus d’animaux possibles. Combien se sont inscrites sur mon infolettre ? Combien les ont lues ? Pourtant elles sont publiées sur le site du RAPT. Si les filles avaient embarqué, on ne se bâdrerait même pas avec les problèmes de la SPCA. On aurait un réseau parallèle et une solution immédiate. Mais voilà, je ne peux faire toute seule.

Tous les jours je me sens privilégiée d’avoir internet pour écrire et essayer de trouver des solutions. Je ne peux plus courir derrière les trous-du c. qui martyrisent les animaux mais certainement que quelque part, un peu de mes écrits va rejoindre les décideurs.

Je n’ai pu résister à faire ma petite montée de lait.

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